Décès d’Ismaïla Touré, membre du groupe musical, Touré Kunda !

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Il était considéré comme l’un des  pionniers des musiques africaines en France de la fin des années 70. Le fondateur et membre du groupe musical Touré Kunda, Ismaïla Touré, est décédé ce matin à Paris, à l’âge de 73 ans, des suites d’une longue maladie. Retour sur sa carrière.

« Il a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la musique et de la culture. Nous sommes fiers de son héritage et de toutes les contributions qu’il a apportées tout au long de sa vie ». Dans un communiqué, la famille Touré, a annoncé le décès d’Ismaïla Touré, lundi 27 février, co-fondateur et membre du groupe musical Touré Kunda, pionnier des musiques africaines en France de la fin des années 70.

Co-fondé avec son frère Sixu Tidiane, Touré Kundé s’est imposé comme un groupe emblématique de la « world music », un laboratoire de métissage entre musiques africaines traditionnelles et tonalités plus rock ou jazz. Le duo tient racine de la région où les deux frères ont grandi, la Casamance.

LES TOURE KUNDE, UNE HISTOIRE DE FAMILLE

Daby Touré, artisan cordonnier originaire du Mali s’installe à Ziguinchor en Casamance et fonde une grande famille. Les frères Touré, Amadou, Ismaïla, Sixu, Ousmane et Hamidou sont les descendants de ce patriarche. Dès leur plus jeune âge, au cours des cérémonies religieuses, les Touré chantent en mandingue, diola et wolof les chansons traditionnelles jouées à la kora et aux sabars. « On s’est retrouvés à nous intéresser au théâtre et à la musique. C’est ce qui nous a amené à se donner à une activité culturelle. C’est comme un jeu d’enfant», se confiait-il au Groupe Médias du Sud.

L’ascension fulgurante du groupe dans le fin des années 70

Baigné dans la musique, Ismaïla et Sixu forment en 1978 le groupe Touré Kunda (ce qui signifie famille éléphant en mandinkéen d’Afrique de l’Ouest). « On disait tout le temps : « Si nous, qui sommes d’ici, on ne s’y met pas, allons-nous attendre qu’ils viennent de l’extérieur pour faire cette musique à notre place ? » », confiait l’artiste. En 1979, ils enregistrent leur premier album “Mandinka Dong ».

Très vite, le groupe connaît un grand succès grâce à leur musique qui mélange des rythmes africains traditionnels avec des influences funk, reggae et pop. Au total, ils ont sortent plus d’une douzaine d’albums au cours de leur carrière et jouent dans des festivals et des concerts à travers le monde. En France, ils sont invités à célébrer, avec leur musique, de grands événements, comme la réélection du président socialiste, François Mitterrand.

UN HOMMAGE A LEUR TERRE D’ORIGINE

En mai 2008, le groupe s’inspire de la danse des feuilles, le “Diamba dong » et sort un nouvel album “Santhiaba“. “Nous nous sommes amusés à parcourir les rythmes du monde, de la morna au cha cha cha en passant par le reggae et le tango…“ déclaraient les deux frères au micro de TV5MONDE.

Santhiaba désigne le quartier où ils sont nés et où ils ont grandi, bercé par la diversité des sonorités à l’origine de leurs influences musicales. « Nous avons ouvert un grand boulevard ! Nous avons toujours été ouverts aux apports d’autres musiciens, qu’ils soient français, africains, antillais, mauriciens ou autres », racontaient les deux frères en janvier 2018 dans une interview à l’hebdomadaire français Journal du dimanche, à l’occasion du 40e anniversaire de leur carrière.

 

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