Démarrage du carême, ce mercredi, avec les cendres : Les fidèles se rappellent leur fragilité

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Le Pape Grégoire 1er institue,  aux alentours de l’an 591, la coutume, en ce mercredi du début du Carême, de consacrer au service divin les Cendres des Rameaux de l’année précédente et de tracer, avec ces Cendres, un croix sur le front des fidèles. Ce rituel marque ainsi le début de quarante (40) jours de jeûne, de pénitence, de partage que tout chrétien devra observer  toute la période. Cette marche qui devra conduire le chrétien à Pâques, un temps de pureté, d’allégresse, reste un moment important dans la vie d’un fidèle chrétien. Le « Mercredi des cendres » reste ainsi un jour de » purification » du corps et de l’esprit. C’est un jour de pénitence pour les chrétiens, qui repose sur la prière, l’aumône et le jeûne.

Pour l’Église catholique, la cendre est le symbole de la pénitence. Elle évoque aussi l’esprit d’humilité et de sacrifice. Après la bénédiction du prêtre, elle devient un sacramental, imposé aux fidèles, au début du Carême. Mais d’où vient cette cérémonie qui attire des foules nombreuses chaque Mercredi des cendres ?

Dans l’Ancien Testament, pour manifester publiquement sa conversion et sa repentance devant Dieu, le juif se revêtait d’un cilice, s’asseyait sur des cendres et en répandait sur sa tête. Le cilice est un vêtement pénitentiel sous la forme d’un sac fait de tissu rugueux, généralement en poil de bouc noir, assez inconfortable à porter.

L’auteur du livre de Jonas rapporte, en effet : « Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent de toile à sac. La chose arriva jusqu’au roi de Ninive. Il se leva de son trône, quitta son manteau, se couvrit d’une toile à sac, et s’assit sur la cendre. Puis il fit crier dans Ninive ce décret du roi et de ses grands : « Hommes et bêtes, gros et petit bétail, ne goûteront à rien, ne mangeront pas et ne boiront pas. Hommes et bêtes, on se couvrira de toile à sac, on criera vers Dieu de toute sa force, chacun se détournera de sa conduite mauvaise et de ses actes de violence » (cf. Jonas 3,5-8).

Dans l’Église primitive

C’est ainsi que dans l’Église primitive, on retrouve également la cérémonie d’imposition des cendres. Elle concernait uniquement les chrétiens qui avaient commis des fautes graves et qui, pour cela, étaient soumis à la pénitence publique. Cette cérémonie avait lieu le mercredi des cendres au cours de laquelle on chantait les sept psaumes de la pénitence. Les pénitents devaient alors porter les cilices et quitter des lieux de culte après la liturgie de la Parole, comme Adam avait été chassé du paradis à cause de sa désobéissance. Les fidèles qui restaient étaient chargés de prier pour eux. C’est de cette prière que jaillit la prière des sept psaumes de la pénitence que sont les Psaumes 6 ; 31 ; 32 ; 50 ; 101 ; 129 ; 142.

Les pénitents publics étaient donc privés de l’Eucharistie jusqu’au Jeudi saint, c’est-à-dire après leur réconciliation, obtenue par la confession et l’absolution, au terme de la pénitence exercée tout au long du Carême. Le cycle du chant des sept psaumes de la pénitence durait entre la liturgie de renvoi, le Mercredi des cendres, et la liturgie de réconciliation, le Jeudi saint, au cours de laquelle les pénitents pouvaient quitter leurs vêtements pénitentiels.

Aujourd’hui

La cérémonie d’imposition des cendres apparaît aujourd’hui comme une généralisation de ce qui se faisait dans les premiers siècles et dont les premières traces dans la liturgie catholique remontent au IXe siècle.

Toutefois, c’est le pape Urbain II (1042-1099) qui, au Concile de Bénévent (Italie) en 1091, demandera que les cendres soient imposées à tous les fidèles : clercs et laïcs, hommes et femmes, le mercredi des cendres, début du Carême. Les fidèles sont invités à les recevoir dans un esprit d’humilité, de pénitence et de conversion.

Père Roger Gomis

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